• Noël, gloire au Seigneur !

    Noël… Que de joies, de sourires, d’amours offerts pendant cette fête si importante à mes yeux.

    Ces vacances furent extraordinaires ! Nous avions tous rendez-vous à Ty Ouann pour le 24 où TOUS les cousins et oncles et tantes étaient là. Nous étions au plus grand complet, 30 dans la maison.

    Bonne-Maman nous attendait sur le pas de la porte lorsque nous sommes arrivés. Il y avait déjà les Bousset, la famille de Vianney, Diane, Léonor et Guerric. Ce sont des cousins que nous voyons relativement souvent, étant donné qu’ils habitent Lyon et que je suis dans le même lycée que Diane.

    Mais la joie de se retrouver à Ty Ouann est différente de celle de se retrouver devant une copie de philo (tout du moins pour Diane et moi).

    Quelques minutes après nous, la voiture d’Oncle Malo et Tante Elisabeth est arrivée ainsi que celle d’Oncle Loïc et Tante Delphine. La famille était au complet !

    J’ai retrouvé mon filleul chéri, Amaury ainsi que ses deux frères, Calixte et Sixte.

    Cet après-midi, rien de particulier n’était prévu. Nous avons simplement  aidé Bonne-Maman à préparer la table pour le dîner de noël pendant que les plus jeunes faisaient la sieste avant  de partir tous ensembles se promener sur la côte.

    Ce soir, nous avons la messe à 19 heures 30 et après cela, nous ouvrirons les cadeaux et finirons la soirée à table autour d’un bon dîner.

    Erwan fête également noël avec ses grands-parents de Saint-Briac donc nous allons certainement nous croiser à la messe ce soir, si tout va bien. Personne de ma famille n’était au courant à part Diane, Vianney et Foucauld. Il ne faut surtout pas qu’un adulte le sache… Cela fait déjà 4 mois que je le cache aux parents et je n’ai pas l’intention de leurs dire de si tôt.

    Nous sommes donc partit à la messe pour 19 heures 30, l’église était remplie ! Une très belle messe avec une grande file de servants d’autels, de très beaux chants traditionnels et connus de toute l’assemblée. Ce genre de chant que l’on ne chante qu’une fois par an mais que tout le monde connait sur le bout des doigts : « Il est né le divin enfant, Les anges dans nos campagnes ou encore minuit chrétien… »

    Cette messe fut magnifique et très priante !

    C’est au moment de la communion lorsque nous commencions à nous avancer vers le cœur pour recevoir la communion que j’aperçue Erwan. Il était assis au deuxième rang droit de l’église entre sa grand-mère son cousin Tanguy. Il ne m’avait pas encore vu. A cet instant, j’ai eu le droit à un large clin d’œil de Foucauld. Et Amaury (qui se trouvait dans mes bras à ce moment) me chuchota dans l’oreille « Madelaaaaine, j’ai vu le garçon qui venait chez Bonne-Maman cet été ».

    Ah mon Amaury ! Quel amour…                  

    J’ai continué à avancer vers le père pour recevoir la communion quand Erwan tourna la tête et croisa mon regard. Cela faisait déjà un mois que l’on ne s’était pas vu… J’étais heureuse.

    A la fin de la messe, nous avons discuté avec Erwan, Tanguy, Elisabeth, Agathe et Foucauld.

    La sortie de l’église commençait à se vider progressivement, chaque famille repartait vers leurs maisons, tous habillés comme pour un jour de fête. Les petites filles portaient de jolies robes avec des petits collants en laine. Les petits garçons avaient leurs premières petites chemises qu’ils montraient très fièrement car dans leur tête « enfin ils s’habillent comme Papa ».

    Les jeunes filles étaient en jupe ou robe chique avec une paire de ballerines. En fonction de l’âge, certaines portaient des talons. Les dames étaient toutes très classes, un grand manteau d’hiver, une paire d’escarpins et une belle écharpe.

    Et les garçons, les jeunes garçons portaient la chemise dans le pantalon beige avec une belle paire de mocassins en daims pour clore la beauté de ces êtres.

    Les hommes pour certains avaient un costar en plus mais cela dépendait des familles…

    Erwan était magnifique. Ses yeux étaient encore plus bleus que d’habitude, il portait une chemise rouge à rayures blanches vicomte Arthur rentré dans son pantalon bleu marine fermé d’une belle ceinture de golf et pour clore le tout, il portait ses mocassins en daim marrons foncés que j’adore.

    Pour le peu de temps que nous avons passé ensembles le 24 au soir, je n’ai fais que l’admirer.

    Il ne restait plus que notre famille, Erwan, Agathe, Tanguy, Elisabeth et le curé sur le parvis de l’église quand Bonne-Maman dit d’une voix assez autoritaire « Allez les jeunes, on y va, la dinde nous attend à la maison ».

    Erwan m’a regardé d’un air de dire « reste encore un peu », j’ai donc répondu « Bonne-Maman, ça ne vous dérange pas si je rentre à pieds avec les Cartane car on aimerait parler un peu ? »

    « Pas de problème Madelaine, mais ne rentre pas après 21 heures » me répondit-elle.

    Ma famille partit donc. Agathe accepta gentiment de laisser Erwan et moi seuls.

    Erwan me proposa donc de me raccompagner jusqu’à Ty Ouann à pieds (nous avions au moins un quart d’heure de marche).

     

    Cette promenade m’a paru si courte… J’étais si bien à ses côtés…

     Nous avons traversé Saint-Briac dans la nuit de décembre, j’avais froid, un vent fort et très gelé me fouettait le visage, je ne sentais plus mes jambes à cause du froid qui passait à travers mes fins collants mais j’étais bien. Erwan était avec moi.

    Il m’avait tant manqué, nous avons essayé de nous raconter tout ce qu’il s’était passé pour l’un, l’autre pendant ce mois où nous nous sommes beaucoup manqués.

    On a marché près de la mer, dans le bourg de Saint-Briac puis on est arrivés un peu à l’écart de Saint-Bri (dans la campagne), on apercevait Ty Ouann tout éclairé. Le chemin de terre qui menait à la maison n’avait aucun éclairage. On était complètement seuls dans ce noir.

    Je dis donc à Erwan : « Tu peux me laisser là, ça serait trop bête que ma famille se doute de quelque chose en te voyant seul avec moi.

    -Oui, je pense que c’est plus sérieux comme ça. Ca m’a fait plaisir de te voir Madelaine, promet moi qu’on se reverra cette semaine ?

    -Je te le promets, je suis ici jusqu’au 28.

    -C’est parfait, je compte sur toi, vraiment !

    -Tu peux compter sur moi Erwan »

    N’ayant même pas le temps de terminer ma phrase, Erwan me prit dans ses bras et m’embrassa.

    « A très vite Mad alors ! » Tout en me chuchotant un petit je t’aime dans l’oreille,  il disparu dans la nuit.

    Arrivée à Ty Ouann, ma famille m’attendait. Tous les cadeaux étaient placés sous le sapin, les toasts de foi gras, de saumon et de tarama n’attendaient que nous pour les manger.

    Cette soirée fut extraordinaire. Le salon était partagé entre les discutions d’adultes « sur leur dur travail qui leur prend beaucoup de temps », les cris de joies des plus petits qui venaient d’ouvrir leurs cadeaux ou encore les discutions de nous mêmes qui comparions leurs cadeaux.

    Bon-Papa et Bonne-Maman m’ont offert une très belle écharpe burberry. Papa et Maman m’ont offert une belle montre Daniel Wellington et Fabio et Foulques m’ont offert une cape.

    A propos de Fabio et Foulques, ils ont quelque chose à nous annoncer ce soir.

    C’est au dîner que Fabiola prit la parole sous les souhaits de mon grand-père et dit :

    « Je pense que ce moment est idéal pour vous annoncer ça car toute la famille est réunie, il ne manque absolument personne. C’est un soir de joie donc je vais rajouter de la joie à notre soirée, je suis enceinte depuis 1 mois ».

    Des applaudissements lancés par Antime, des « FELICITATIONNNNS » très forts lancés par Bon-Papa et ses fils, des « bravooooo » de la part de mes sœurs retentirent dans toute la pièce.

    Je suis tellement heureuse, ma sœur va avoir un enfant au mois d’août, quelle joie ! Je vais être tante à 18 ans ! Comme je suis heureuse pour eux…

    Après ce dîner de trois heures avec ces sourires, ces discutions, ces discours, ces rires interminables, nous retrouvions notre dortoir du grenier vers 2 heures. Demain c’est journée en famille.

    Le 25 décembre fut un réel havre de paix. Notre famille était heureuse. Bon-Papa et Bonne-Maman n’avaient jamais été aussi heureux d’avoir tant de monde à Ty Ouann pour noël. Fabiola nous montrait ses talents de pianistes dans la salle de jeu qui depuis son mariage, ne cessaient de croître. Vianney accompagnait les plus jeunes garçons à tester leurs voitures ou hélicoptères télécommandés sur les chemins de la propriété. Diane et Gabrielle aidaient Tante Elisabeth à pouponner notre nouveau petit cousin, Sixte. Tandis que j’aidais mon filleul Amaury à installer sa poste playmobil que je lui avais offert pour noël.

    J’ai revu Erwan pendant les vacances à Saint-Briac. Les Cartane nous ont gentiment invité Diane, Foucauld, Vianney, Gabi et moi à dîner chez leurs grands-parents.

    Je n’y avais encore jamais été. C’était une grande maison en pierres sur la côte. La vue de leur salon était magnifique.

    Nous avons passé une très bonne soirée. Nous étions les seuls jeunes dans la maison, les adultes étaient partis au cinéma. Il y avait seulement les 4 enfants Cartane (Erwan, Agathe, Marie-Pia et Jaques). Ces enfants sont si beaux. 4 bruns bronzés aux yeux très bleus…

    Nous avons diné tous les 8 : Vianney, Foucauld, Gabi, Erwan, Agathe, Marie-Pia, Jaques et moi.

    Après le dîner, Agathe a mis un film à Marie-Pia et Jaques, histoire d’avoir la paix pour la soirée.

    Nous avons sorti un jeu de tarot avec une petite bouteille de rouge. J’ai beaucoup profité d’Erwan, même si c’est très différent quand nous sommes avec les autres. Mais cette soirée était géniale.

    Après ces bons moments à Saint-Briac, il nous a fallut rentrer à Lyon, à notre plus grand désespoir…

    Nous sommes arrivés à Lyon le 27 décembre et le 28, nous fêtions noël chez Grandpa et Grandma. Cette journée fut également très belle. Cela nous a fait plaisir de tous nous retrouver.

     

    Le soir de la Saint Sylvestre, une terrible nouvelle arriva à la maison. Ce soir, peu de temps avant que je parte réveillonner chez Albéric, un ami du lycée, le téléphone a retenti dans la maison. C’était Grand-Maman. Thaïs fut la première à recevoir cette terrible nouvelle car c’est elle qui décrocha le téléphone en première.

    Grandma ne voulait pas gâcher notre réveillon mais elle pensait que c’était important de le savoir. Prosper venait d’entrer dans le coma et les médecins ne pourraient désormais plus rien faire pour lui.

    Lorsque j’entendis cette nouvelle, je partie me réfugier en courant dans les bras d’Antîme  puis je pris mon portable de ma main tremblante. J’essayais de déverrouiller péniblement l’écran tactile de mon téléphone qui était déjà rempli de larmes. Quand je réussi à me calmer un peu de cet évènement qui était vraiment très dur. Je finis par envoyer un sms à Oncle François : « cher Parain, je viens d’apprendre cette terrible nouvelle pour Prosper, je ne peux retenir mes larmes. Je redouble mes prières pour vous. Bon courage à Tante Dominique et à toi. Embrasse Henri et Cyriaque. Vous devez être plus forts que jamais. Je vous aimes »

    Après ça, je suis partie retrouver Papa dans le salon qui jouait calmement aux cartes avec Augustin. Tous les deux ne se doutaient encore de rien. Quand ils apprirent la nouvelle, les 7 cartes qu’ils tenaient dans leurs mains tombèrent brutalement sur la table basse du salon.

    Nous n’avions tous qu’une seule envie ce soir, c’était de revoir le petit corps de notre cousin. Avant qu’il monte retrouver le Seigneur au ciel. Sa vie aura été trop courte…

    Papa nous a quand même donné le mot d’ordre suivant : « Les enfants, c’est très dur pour nous tous ce soir. Prosper va mourir, nous le savons. Mais n’oublions pas de sourire dans ces moments mes amours. Le Seigneur est là pour nous aider. Nous allons tous monter faire une prière dans l’oratoire et après cela, chacun partira à son réveillon comme tout était prévu. Ce n’est pas une bonne solution de rester ici ce soir à se regarder pleurer ».

    Nous sommes donc montés tous les 9 au deuxième étage pour confier notre prière au Seigneur.

    Maman commença par un chant. Augustin alluma ensuite une petite bougie au pied de la crèche. C’est finalement Antîme qui prit la parole et dit « Seigneur, protège notre Prosper. Nous savons que la maladie a réussi à passer au dessus de la médecine mais accueille-le près de toi quand il en sera question. Seigneur porte particulièrement ce soir Oncle François et Tante Dominique ainsi qu’Henri et Cyriaque. »

    Dans mon cœur, ma prière fut encore plus forte que celle de mon frère. Je le priai le plus fort possible.

    Après cette triste mais belle prière en famille, nous sommes chacun partis réveillonner de notre côté.

    Foucauld partait réveillonner chez une bonne amie de son école. Il me déposa donc en voiture chez Albéric au passage. Le trajet se fut dans un silence absolu. J’essayais simplement de me remaquiller légèrement dans le miroir de la voiture car mes larmes de tout à l’heure avaient fait couler mon mascara.

     

    J’ai passé un bon réveillon, malgré tout. J’ai essayé de garder le sourire. J’ai d’ailleurs réussi. Je n’ai pas voulu penser à Prosper afin de profiter de ma soirée au maximum. 

     

     

    Et à vous tous chers lecteurs, je vous souhaite une très belle année, que la paix soit sur vous, que le Seigneur vous protège en cette année. Merci à vous tous qui me permettez de faire connaitre mes écrits. 


  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :