• La fin de l'été...

    La Bretagne, ça y est, c’est arrivé !

    Nous voilà à Ty Ouann avec Bon-Papa, Bonne-Maman et les cousins. La bonne ambiance est assurée pour au moins un mois dans cette maison. Les va et vient des uns, des autres, les cris des plus jeunes, les rires des plus âgés… J’attendais ces vacances avec tant d’impatience.

    D’autant plus qu’en rentrant de la croix Valmer, j’ai reçu un texto d’Erwan me disant :

    « Je suis chez mes grands-parents à St-Briac jusqu’à la fin du mois, dit moi quand tu arrives pour qu’on essaye de se voir avec Agathe et Foucauld ».

    Cela m’a réjoui d’avance.

    Je pense qu’il y a de grandes chances que l’on se croise car St-Briac n’est pas bien grand.

    Je suis arrivée à Ty Ouann le 11 août. Les retrouvailles furent grandioses, d’autant que je retrouvais certains de mes frères et sœurs que je n’avais pas vu depuis mon départ en camp, comme Antîme, Aliénore et Augustin. Cela m’a fait plaisir de les retrouver.

    J’étais heureuse aussi de retrouver ma Thaïs que je n’avais pas vu depuis mon départ aux Glénans.

    J’ai bien sûr retrouvé le garçon le plus important pour moi, mon frère Foucauld ! Il avait pleins de choses à me raconter (il en était de même pour moi). Pour inaugurer nos retrouvailles, nous sommes partis à vélo à la plage de la Salinette (une petite plage de St-Briac) où nous avons fait notre baignade habituelle et nous en avons profité pour se raconter nos petites vies.

    Foucauld avait passé une merveilleuse semaine avec ses amis où ils ont beaucoup navigué. Après ça, il est allé à Reims voir un ancien copain du lycée où il en a profité pour voir Erwan et Agathe.

    Après cette promenade avec Foucauld, nous avons repris nos vélos et sommes rentrés à Ty Ouann.

    Ce soir là, j’étais heureuse, j’étais en Bretagne au milieu de ma mer, de mon sable, de mes rochers, de mes voiliers, de mes vagues, des mes grands-parents, de mes parents, de mes frères et sœurs, de mes oncles et tantes, de mes cousins et rien au monde ne peut me rendre plus heureuse que cela.

    Je venais d’avoir mon parrain François au téléphone qui m’annonçait que Prosper allait mieux. Il était sorti de l’hôpital, au moins pour le moment.

    Foucauld m’avait d’ailleurs longtemps parlé de Prosper ce soir à la Salinette, il m’avait dit qu’il ne pensait pas que Prosper puisse s’en sortir car il n’avait que 4 mois. Pour lui, il est trop faible pour surmonter un cancer, il m’a d’ailleurs confié que tout le monde le savait dans la famille, mais que personne n’osait l’avouer car c’était trop dur à entendre. Il m’a aussi expliqué que Prosper avait des hauts et des bas dans sa maladie et que nous ne pouvons rien faire car nous n’avons aucune capacité de médecine mais nous pouvons au moins prier. J’ai pleuré en entendant Foucauld m’avouer toutes ces vérités que je pressentais à l’intérieur de moi mais que je n’osais dire par peur de blesser ma famille. Ce n’était pas le moment de se mettre à désespérer car pour le moment, notre petit Prosper est toujours en vie, il faut juste lui rendre une vie heureuse, pour ce qui lui reste, au moins pour ça. En attendant, c’est les vacances en Bretagne alors, oublions les malheurs trois semaines de notre vie afin de profiter au maximum.

     

    Ce mois s’annonce déjà bien. Toutes les après-midi, Diane et moi avons rendez-vous à 14heures, au club de voile de Saint-Briac.

    Cette semaine, nous sommes  un peu plus que de simples stagiaires. Nous avons décidé d’être « aide mono ». Ce qui veut dire que nous nous occupons de tout l’entretien du club lorsque nous sommes à terre mais nous naviguons aussi pas mal. Nous avons même l’occasion de donner quelques cours particuliers aux plus jeunes.  C’est fort sympa.

    Je ne pourrai vous raconter tout le mois d’août dans mon article car il y en aurait trop mais je peux vous raconter les meilleurs moments, comme ce soir là :

    Notre journée de voile de vendredi 14 août terminée, il était 18 heures quand nous sommes rentrées à vélo chez Bon-Papa et Bonne-Maman. A peine arrivée dans la propriété, Foucauld nous sauta au cou pour nous annoncer que ce soir on avait rendez-vous avec les Cartane (Agathe et Erwan). Il les avait croisé dans le bourg et ils leurs avaient proposé de se voir ce soir vers 21heures à la plage du perron. Erwan et Agathe sont avec deux cousins de nos âges qui seront là et viendront avec nous. Diane, Vianney et Gabrielle, trois de nos cousins se joindront à nous également.

    Il n’y avait même pas besoin de demander aux grands-parents, on connait leur réponse : « Allez y, c’est de votre âge ! Profitez de votre jeunesse les enfants ». Pour ce genre de questions, les grands-parents sont toujours plus cools que les parents.

    Nous sommes donc partis avec Foucaud, Diane, Vianney et Gabrielle.  Arrivés à la plage du perron, ils n’étaient pas encore là. Je commençai à angoisser un peu à l’idée de revoir Erwan, même s’il ne se passait rien entre nous, je ne savais pas comment me comporter avec lui, d’autant plus que je ne savais absolument pas ce qu’il pensait de moi.

    Quelques minutes après notre arrivée, on vit un groupe de 4 jeunes marcher en direction de la plage. C’était eux.

    Trois groupes distincts se formèrent très vite, Erwan et Foucauld qui marchèrent loin devant, Agathe et ses cousins ; moi-même et mes cousins.

    Les garçons nous ont proposé de nous asseoir dans le sable. Je me suis arrangée pour me retrouver assise à côté d’Erwan et c’est lui qui a engagé la conversation entre nous deux :

    « -Merci beaucoup pour ta réponse de lettre Madelaine pendant ton camp, je ne m’y attendais pas, je pensais que tu n’aurais jamais le temps…

    -Je peux prendre le temps quand il le faut, ça m’a fait plaisir.

    -Et la Croix Valmer ? Ça s’est bien passé ?

    -C’était extra ! J’ai pu bien profiter de mes grands-parents et des cousins.

    -Super ! Et la ville est sympa ?

    -C’est vraiment super joli, les plages sont très grandes et les côtes sont remplies de végétation, ça change vraiment de la Bretagne ».

    Cette soirée fut une des meilleures de ce séjour. Nous avons fait connaissance avec les cousins des Cartane, ce fut très joyeux (avec l’aide de notre bouteille de vodka). J’ai été contente de profiter de chaque instant près d’Erwan.

    Pendant la soirée, vers 23h30, alors que le groupe commençait à s’éparpiller sur la plage car lorsque l’on boit, on a très vite la bougeotte… Erwan m’a proposé que l’on aille parler tous les deux un peu plus loin, j’ai rapidement accepté.

    Nous sommes partis une heure vers la place de l’église de St-Briac et nos conversations furent très remplies ! A commencer par se raconter en détails nos semaines de vacances précédentes (comme des meilleurs amis qui s’étaient toujours tout dit), il m’a raconté qu’il avait passé une superbe semaine à La Baule, je lui ai parlé de mon camp, des joies, des pleurs de ce camp, des bons moments, des souvenirs que je garde toujours… Je lui ai aussi parlé de Prosper et il m’a parlé de la maladie de sa grand-mère…  Une heure après, nous retrouvions les autres sur la plage.

    Sur le chemin du retour, Erwan m’a enfin avoué ce que j’attendais depuis longtemps. 

    Il m’a regardé droit dans les yeux et m’a dit : « Madelaine, je ne suis pas très habile pour ce genre de choses, ça ne m’arrive jamais d’ailleurs mais je crois que je suis réellement tombé amoureux de toi. »

    Sous le choc de cette émotion, j’ai essayé de retenir mon souffle, mon rire ou tout simplement ma joie. J’ai simplement répondu :

    « Cela me fait très plaisir mais laisse moi réfléchir, je n’ai pas l’impression de te connaitre assez pour le moment ». (Dans ma tête, je m’insultais d’idiote en pensant que je passais à côté de quelque chose à cet instant présent).

    Nous sommes repartis vers les autres, heureux et déçus.

    Cette soirée fut inoubliable. Je revois encore ses yeux bleus rivés sur les miens, je revois sa petite voix tremblante du garçon timide, je sens encore le vent frais d’une soirée d’été à St Briac… Si cette soirée était à refaire, je dirai oui sans aucune hésitation et lui sauterai dans les bras. Mais ça ne s’est passé ainsi car je suis une fille timide, qui, comme lui, n’ai pas l’habitude de ce genre de moments.

    La semaine à Saint-Briac s’est déroulé, comme toujours dans une réelle ambiance de vacances.

    Chaque matin, je profitais de mes plus jeunes cousins, j’apprenais même à faire connaissance avec certains. Je me suis d’ailleurs trouvé très complice avec mon petit filleul Amaury. Je ne pouvais passer une journée sans rire de ses bêtises. A 5 ans, Amaury soulevait déjà les jupes de ses cousines.

    Chaque après-midi, avec Diane, nous retrouvions notre club de voile favori. Depuis le temps, nous commençons à y faire réellement notre trou.

    Le soir, à 18 heures, Foucauld, Vianney et Gabrielle venaient nous chercher et nous retrouvions Agathe, Tanguy, Elisabeth et Erwan au bar du bout de la plage, « le dériveur ».

    Nos journées étaient bien remplies. Certains soirs, nous sortions en boîte à « La Chaum’ » de Saint-Lunaire. Vianney avait son permis et en profitait pour emmener toute la cliq.

    J’ai passé des soirées extraordinaires. Je n’ai pas donné de réponse claire à Erwan pendant notre semaine à St Bri mais je comptais bien lui répondre positivement très vite.

    Je n’avais aucune idée de la manière dont je pouvais aborder le sujet, aucune idée de sa réaction… J’ai donc attendu un peu…

    Ma réponse fut réellement claire le 28 août.

    Les vacances en Bretagne étaient terminées, nous avions retrouvé notre routine… La rentrée des classes arrivait à grands pas mais avant tout, j’attendais les 18 ans d’Erwan avec impatience.

    Je suis partie de Lyon le 28 avec Foucauld, nous avions une correspondance à Paris et sommes arrivés à Reims vers 14 heures. Pour ne pas encombrer les Cartane dans les préparatifs de la soirée, nous sommes allés chez Oncle Louis et Tante Christine qui habitent à Reims aussi.

    Je vous en avais parlé précédemment. Ils étaient à la Croix Valmer avec moi. Le couple d’oncle et tante que j’admire depuis toujours.  Nous avons profité à fond de leurs 6 mecs et Oncle Louis s’était souvenu que je lui avais parlé d’Erwan lorsque nous allions nous raconter nos vies le soir dans le bar à la Croix. Vers 20 heures 30, quand Oncle Louis nous a déposé devant la porte de la maison des Cartane, il m’a glissé un « je compte sur toi Mad » avec un large sourire, accompagné d’un clin d’œil. Que je l’aime mon oncle !

    La porte d’entrée franchie, trop de visages nous étaient inconnus, lorsqu’Agathe arriva vers nous bras grands ouverts et nous cria « Les amis !!! C’est génial que vous soyez venu jusqu’à nous, je vais prévenir Erwan ».

    Tout se bousculait en moi. J’allais revoir Erwan dans une ambiance qui était totalement différente de celle que nous avions connu à Saint-Briac.

    Puis, je l’ai vu. Il est arrivé. Il était beau. Très beau même ! Son costar le rendait très élégant, sa cravate bleue faisait ressortir ses yeux… Erwan avait gardé tout le bronzage de ses après-midis de voile.  Il serra la main de Foucauld en premier puis posa sa main sur mon épaule, m’offrit un large sourire et m’embrassa sur chaque joue.

    Plus aucun doute: j’aimais Erwan et je voulais ce soir lui faire comprendre.

    La soirée a commencé, nous avons fini par retrouver quelques personnes que nous connaissions. Elisabeth, Tanguy, Diane, Gabrielle et Vianney (en bref, notre groupe de vacances).

    La soirée avançait, personne n’osait inaugurer la piste de danse quand Foucauld arriva vers Agathe et l’invita.

    Je sentais le regard d’Erwan se tourner vers moi mais je n’osais le regarder, par peur ou par gêne, je ne savais pas vraiment…

    Quand l’ambiance commençait à se faire. Erwan profita d’un instant où je parlais avec Diane et Vianney pour m’inviter à danser sur « Partenaire Particulier ».

    Il donnait son rythme, me fit tourner, me fit sauter, mais tout en douceur. Telle est sa plus grande qualité. Il y avait la douceur de ses gestes mais aussi la douceur de ses yeux lorsque je croisais son regard.

    A la fin de cette danse, il ne me laissa pas le choix et m’emporta dehors. Les Cartane habitaient une grande maison en plein centre de Reims dotée d’un grand jardin.

    Nous avons commencé à marcher sur la pelouse grillée par le soleil du mois d’août (ce mois avait été particulièrement chaud). Il était 22 heures 30, la nuit venait de tomber. J’étais heureuse. J’avais tout pour moi ; Erwan à mes côtés. Je savais que c’était le moment pour moi de lui dire que ce qu’il m’avait confié le soir sur la plage à Saint-Briac était réciproque. Je ne savais comment commencer. Erwan l’a fait pour moi ; « Madelaine, je pense que tu sais pourquoi je t’emmène seule avec moi, je veux savoir ce que tu penses de moi maintenant, tu m’as trop fait attendre. Toute la semaine à St-Bri, tu as été adorable mais plus distante qu’avant. Nous avons moins ri ensembles. Dit moi ce que tu penses  de moi ».

    « Merci de lancer le sujet Erwan. Je brûlais d’envie de parler de ça avec toi mais je ne savais comment commencer. 

    Et comme toi, je n’ai pas l’habitude et je ne suis pas très habile en ces moments. »

    « Ça m’est égal, dit moi ce que tu penses maintenant, nous sommes seuls, personne ne sait que nous sommes là et personne ne se doute de rien. »

    Il ne m’a pas fallu longtemps pour sortir ces trois mots qu’il attendait depuis cet été :

    « Voilà, je t’aime Erwan ». Une fois ces mots prononcés, j’étais fière de moi. J’étais fière de lui aussi. Il m’a regardé (nous étions dans le noir, je n’ai pas pu admirer ses yeux comme je le fais d’habitude mais je les imaginais). Erwan a posé une main sur mon épaule et l’autre sur mes côtes puis ses lèvres sur les miennes.

    La soirée a continué, personne ne s’est douté de rien. Erwan a continué à me faire danser et cette fois-ci, nous nous lancions de réels regards amoureux.

     

     

    Dimanche matin, le surlendemain de la soirée d’Erwan, j’ai remercié le Seigneur de m’avoir offert ce garçon. Je le confiais dans ma prière et demandais beaucoup de courage pour reprendre la routine des cours.


  • Commentaires

    1
    Vendredi 18 Décembre 2015 à 18:46

    Bravo Mad' pour tes beaux talents d'écrivains!

    Quelle belle vie tu as! Merci Seigneur pour ta vie dont  tu veux bien nous témoigner!

    Hâte de connaître la suite ;)

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    2
    Dimanche 20 Décembre 2015 à 19:28

    Merci beaucoup pour ton commentaire qui me fait vraiment très plaisir ! 

    Je suis contente que mon blog te plaise ;)

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